HaLéTOc
Habitats légers et transitions écologique et sociale de territoires d’Occitanie : observatoire et étude des inventivités en marges pour bâtir et résider autrement
Résumé du projet
Dans un contexte conjoint de changement climatique et de crise du logement réactivée, l’habitabilité devient un enjeu pour les territoires. ainsi que pour celleux qui y vivent. Il existe différentes expériences d »habitats accessibles économiquement et peu impactants sur environnement parmi lesquelles on compte I’habitat dît« léger», structurellement sobre en foncier. Ces formes d’habitats recouvrent des situations extrêmement variées, plus ou moins institutionnalisées, informelles, contraintes, précaires. En France métropolitaine, de plus en plus de ménages vivent en habitat léger pour des raisons économiques. social.es ou écologiques (émission la Terre au Carré. du 21 décembre 2023. sur France Inter : Les habitats légers. avec Xavier Gisserot, Béabice Mésini et Nadine Roudil).
D’une part de nombreux travaux en sciences humaines et sociales portent sur les habitats dîts « légers», réversibles, précaires. ou hors-nonnes (Mésini. 2011 ; Defépine. 2015). Ceci étant dît, les entrées choisies sont pour Ie moment plutôt centrées sur des situations sociologiques ou des formes d »habitats particulières (Acker. 2021. autour des voyageur·euses; Pruvost 2023. autour des paysan-es-artisan-es. lion. 2023. sur le camping résidentiel). Cette thèse vise à proposer une approche transversale des situations habitantes et d’occupations foncières. L’entrée par I’objet technique « habitat léger» permettrait d’étudier cette grande diversité de situations, afin d’en appréhender les spécificités et les convergences.
D’autre part, les notions de réversibilité et de densification douce émergent de l’urbanisme, tant au niveau académique qu’opérationnel (Aragau. 2022 ; Lab2o51.2022 ; Bouchain. 2019). Ces nouveaux courants viennent questionner les normes existantes en matière d’aménagement du territoire et plus largement de production de l’espace habité et/ou habitable.
Doctorant
Nils QUINQUETON
École doctorale
ED 544
Laboratoires
ART-Dev
LISST-CIEU
Encadrants
Sylvain RODE
Lionel ROUGE
Groupe de travail
Milieux urbanisés, Montagne, Littoral
Cette thèse vise à interroger les manières de bâtir et les modes d’habiter, tant du point de vue de leurs habitantes que des institutions qui sont amenées à travailler avec, sur ou contre ces situations habitantes. Pour ce faire, différentes approches méthodologiques sont envisagées, explorées. Pour ce qui est des acteur·ices institutionnel·les, des entretiens semi-directifs seront menés auprès de professionnel·les au sein des agences d’urbanismes, des collectivités territoriales à différents échelons, des CAUE, des bailleurs. etc. Ce premier volet vise à interroger les représentations qu’ont les institutions de l’habitat léger et quelles sont les modalités de relations des institutions avec ces démarches en essors en Occitanie. Auprès des professionnel·les de la construction ou de l’accompagnement à la construction, des observations participantes et des entretiens semi-directifs seront menés, afin de s’acculturer aux termes techniques, aux propriétés matérielles et tangibles des objets techniques « habitats légers ». Enfin, et surtout, des entretiens auprès d’habitant·es seront menés afin de récolter des récits de vie permettant de reconstituer ces trajectoires résidentielles, les premières rencontres sur des terrains exploratoires incitent à une approche plus ethnographique. Ainsi. lorsque les trois terrains seront clairement identifiés, une présence quotidienne et pendant des périodes prolongées et continues permettront d’investiguer par les modes d’habiter par le quotidien (Pruvost. 2023).
L’objectif de cette thèse est de diagnostiquer les leviers et les freins aux démarches d’habitats légers en Occitanie.
Disciplines mobilisées
Cette thèse s’inscrit d’abord en géographie sociale s’intéressant à la spatialisation des situations observées. Les problématiques liées aux habitats dits «légers», non-ordinaires, précaires, réversibles ont été largement traités par les sociologues, les anthropologues, ainsi que par la recherche en architecture. Dès lors, les travaux de la thèse s’appuieront sur des apports tant méthodologiques que théoriques issus de ces disciplines.
Outre les disciplines académiques, d’autres champs disciplinaires seront mobilisés, telles que l’urbanisme opérationnel, ou encore le dessin et la création sonore.
Terrains d’étude
Ce projet de thèse investiguera des terrains occitans d’entre-deux, autant dans un contexte de pression foncière en périphérie des métropoles de Toulouse, Montpellier, Nîmes ou encore Perpignan, que dans les espaces interstitiels ou en marge de villes petites et moyennes.
Les six premiers mois de la thèse sont précisément dédiés à une démarche exploratoire, en vue de sélectionner trois terrains à investiguer en particulier.