SAAPO

Sociologie de l’anticipation appliquée aux Pyrénées Orientales : (Sur)fréquentation touristique et récréative en territoire de montagne en contexte de changements climatiques

Résumé du projet

Les travaux en sciences sociales traitant de la question de la (sur)fréquentation récréative se sont jusqu’ici intéressés à la perception par les visiteurs de leurs impacts sur les écosystèmes (Claeys et al. 2011, 2017 ; Perrin, 2017 ; Gruas, 2021), aux contestations des politiques de gestion des flux et des efforts environnementaux induits (Barthelemy, Claeys ; 2016 ; Claeys et al. 2017), aux politiques publiques de patrimonialisation (Benos, 2010, 2011, 2013 ; Bouisset, Degremont, 2013), de gestion de site protégés (Vles, 2015, 2016, 2017 ; Clarimont, 2017), ainsi qu’à l’essor de nouvelles pratiques récréatives (Bourdeau et al, 2011 ; Corneloup, 2023; Salim, 2022) et plus largement aux questions de l’après tourisme (Bourdeau, 2013, 2018, 2021).

Doctorant

Mathieu ISRAEL 

École doctorale

ED 544

Laboratoire

CRESEM, CERTOP

Encadrants

Cécilia CLAEYS
Emmanuel SALIM

Groupe de travail

Montagne

Notre projet de thèse porte sur la (sur)fréquentation des territoires de montagne. Il propose une approche critique de la notion de « sur » fréquentation. L’objectif de départ est d’appréhender dans quelles mesures les usages socio-politiques de la notion de (sur)fréquentation mettent en exergue des tensions entre impératifs de développement du territoire et protection des socio-écosystèmes. Il s’agira plus largement de saisir dans quelles mesures la fréquentation touristique et récréative peut apparaître comme révélatrice des changements socio-économiques à l’œuvre en territoires de montagne en contexte de changements climatiques.

Ce projet associe des méthodes qualitatives et quantitatives telles que l’analyse iconographique de réseaux sociaux à dominance imagée en relation avec des techniques de cartographie à des entretiens semi-directifs avec proposition de scénarios prospectifs. Ces divers outils méthodologiques ont été pensés pour mettre à l’épreuve plusieurs hypothèses. Concernant les cartographies présentant les zones de chaleur liée aux photographies partagées sur Instagram, il s’agira d’observer la place donnée aux naturalités des sites par les visiteurs.  Concernant, le recueil de discours auprès des acteurs économiques, il s’agira d’analyser leurs modes de caractérisation des sur/sous/fréquentations.  Enfin, concernant l’étude auprès des visiteurs nous chercherons à questionner la notion – fertile depuis les années 1990 – de post-tourisme et posons l’hypothèse d’une diversification des profils sociologiques des visiteurs au sein du Massif du Canigó.

Disciplines mobilisées

Cette thèse mobilise principalement la sociologie avec un apport théorique et méthodologique conséquent de géographie humaine. Dans la littérature, une grande partie des travaux concernant l’étude des territoires – de montagne – se situe dans le champ de la géographie et l’emploi de méthodes cartographiques semblent également incontournables à une étude telle que la nôtre qui passera par l’étude des “dimensions spatiales des sociétés humaines” (Stock, 2020).

Terrains d’étude

Outre l’accompagnement d’O3T, cette thèse est portée par un acteur local : le syndicat mixte du Canigó Grand Site . Cet accompagnement nous permet un accès facilité aux données ainsi qu’un accès facilité au réseau du syndicat mixte.

Notre terrain principal est constitué de deux versants sur le massif du Canigó. Le versent Conflent actuellement dans un situation de hausse de fréquentation et le versent Vallespir dans une situation inverse. Cependant, ces deux espaces ont le point commun de ne pas se situer dans des logiques de stations de hautes montagnes mais dans des espaces ruraux.