REPULSION – 1

Utilisation et préférence des prairies permanentes par le chevreuil, et risques acarologiques liés aux tiques pour l’élevage

Résumé du projet

L’introduction ou la restauration d’habitats semi naturels comme les prairies permanentes, ainsi que la diversification des habitats dans le paysage sont considérées comme des « solutions fondées sur la nature » pour une agriculture plus durable. Cependant, les services associés peuvent aussi s’accompagner de disservices liés à l’augmentation des zones d’interface avec la faune sauvage. Les chevreuils sont des ongulés sauvages très abondants qui favorisent la dynamique de population des tiques et peuvent contribuer de différentes façons à la circulation des maladies portées par ces acariens. Les prairies sont utilisées par les chevreuils – pour s’alimenter, mettre bas et élever les faons – et les ruminants domestiques, les exposant aux tiques lors du pâturage. La lutte contre l’exposition aux tiques et contre les maladies à tiques a des conséquences économiques pour les éleveurs. Comprendre les facteurs régissant l’attractivité des prairies pour les chevreuils, et les conséquences sur le risque acarologique permettrait de mieux évaluer les services et disservices associés à ces espaces.

Doctorant

Ugo HERPIN

École doctorale

SEVAB

Laboratoire

INRAe – CEFS
CESBIO

Encadrants

Hélène VERHEYDEN Nicolas MORRELET Mathieu FAUVEL

L’objectif de cette thèse est de prédire le risque acarologique dans les prairies permanentes en fonction de leur attractivité pour les chevreuils. L’interface chevreuil-bétail sera étudiée via l’analyse des mouvements de chevreuils équipés de colliers GPS combinés à des informations sur l’occupation du sol et les pratiques de gestion des prairies, issues de relevés de terrain et de la télédétection. On cherchera à savoir si l’utilisation des prairies par le chevreuil dépend des pratiques de gestion dans et en lisière des prairies, de leur typologie végétale, mais aussi de la structure du paysage environnant (en particulier des boisements). Des relevés de densité de tiques seront effectués sur des prairies échantillons et les tiques collectées seront analysées pour détecter la présence d’agents pathogènes. Le risque acarologique sera ensuite mis en relation avec le degré d’interface chevreuil-bétail, les pratiques de gestion, la complexité paysagère, ainsi que des caractéristiques botaniques et microclimatiques. Ce projet permettra d’évaluer la contribution du chevreuil au risque acarologique et de modéliser ce risque dans les prairies permanentes afin d’apporter des bases pour une cartographie prédictive sous différent scenarios.

Le travail mené pendant la thèse fera intervenir des analyses spatiales à partir des données GPS de chevreuils acquises par le CEFS. En parallèle, des prélèvements de tiques sur le terrain sont prévus dans les prairies permanentes, ainsi que l’analyse des pathogènes contenus dans les tiques. Une partie modélisation est également envisagée, pour proposer une représentation spatiale du risque acarologique en fonction de la structure du paysage et de la communauté d’hôtes des tiques.

Résultats attendus

  • Caractérisation de l’utilisation des prairies par le chevreuil et de l’interface chevreuil-bétail
  • Modélisation du risques acarologique

Disciplines mobilisées

Écologie comportementale, écologie spatiale, éco-épidémiologie, agronomie.

Le sujet de thèse combine plusieurs disciplines scientifiques (ci-dessus) et permet de relier des questions de recherche en écologie à des enjeux de santé en agronomie, au sein de la filière élevage.

Le poids de chaque discipline mobilisée reste à déterminer, en fonction du déroulé de la thèse.

Terrains d’étude

Zone d’étude sur le terrain : Vallées et Coteaux de Gascogne.